À travers un regard tendre, nostalgique et pourtant perspicace d’un bébé réfugié d’une époque pas si lointaine, l’auteur, dans un style puissant et enjoué, tient le lecteur par le cœur et l’entraîne dans une série de périples périlleux sous-tendus de compassion et d’humanité. Le déclic de ce long voyage de mémoire est déclenché par cette visite fortuite d’une librairie du centre-ville de Montréal : « Alors que juché sur une chaise haute sur pattes, mon regard se porte paresseusement sur le flot ininterrompu de passants qui vont et viennent sur cette artère fréquentée, surtout à l’heure du midi. Mes pensées me ramènent à des milliers de kilomètres et à une autre époque rythmée par des massacres cycliques qui endeuillaient les nôtres… … Mon périple a commencé dans un pays considéré comme l’un des plus pauvres de notre planète, dans des conditions que l’on pourrait qualifier des pires que l’on puisse vivre. Dernier d’une famille de six enfants aujourd’hui dispersés malgré eux sur plusieurs continents, j’ai vu le jour au Burundi, une minuscule portion de l’Afrique. J’avais à peine deux ans lorsque ma famille a trouvé refuge au Rwanda, pays voisin tout aussi pauvre. Il fallait se mettre à l’abri à tout prix…» Ce récit, bien plus qu’un exutoire pour l’auteur ou un autre témoignage de plus sur le drame humain chronique dans cette région des Grands Lacs, est une reconnaissance envers tous ceux qui s’investissent pour porter secours aux nécessiteux au fil du temps, sur les multiples sentiers de l’humanitaire, à la recherche d’un bonheur aussi fugace soit-il.

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